Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Aphasie.
Publicité
30 septembre 2008

Je balance tout.

Ecoutez les gars, faut vraiment que j'vous parle de moi. De ce qui va pas chez moi, I mean. Je parle franglais, c'est franglement franchement la classe. J'ai l'âge où il faut avoir la classe, sinon t'es rien. J'ai 17 ans. Evidemment, j'ai une maman qui dit trop souvent non, des profs trop exigeants, une petite soeur qui fait chier sa race le couteau à beurre. Evidemment. On a tous ce genre de chewing-gums collés au cul. Mais on aime bien le chewing-gum quand même. J'ai tendance à me trouver grosse, moche, pouet. Et j'aime bien me mettre les doigts dans le nez ou m'arracher les cheveux quand je suis stressée. Une fille désespérément normale. J'ai des potes. Un pote c'est marrant, ça s'écrit comme un "pot" avec un "e" (un euh d'hésitation). Les potes sont des grands pots de fleurs qu'il faut entretenir, en somme. Ce tas de mots/maux est un désherbage. Un besoin pressant de se déballer devant un mur, de se mettre à poil dans la rue et de courir se jeter contre une vitrine. Je vais pas bien les gars. J'voudrais pas bousculer votre terreau, mais j'ai une tendance récurrante à l'autolyse. Comme l'a dit quelqu'un que j'aime, "j'ai besoin d'une thérapie bloguienne". J'ai besoin de parler à personne, de monologuer face à un miroir sans tain. Sorte de narcissisme. Mais comment j'dois dire ça ? Comment ça s'(d)écrit ? J'me sens coupable tout le temps. J'vais parler avec des mots simples les enfants. Y m'reste plus que ça : la simplicité. J'vais vous faire un dessin au feutre noir, comme dans le cabinet du psy quand t'as 10 ans. Pis j'vais écraser la mine contre le bureau, et appuyer très fort, jusuqu'à me briser les phalanges. Je vais gribouiller ce que j'ai dedans, ça pue du slip dans ma tête. C'était l'introduction.

Là j'écoute Tool, j'ai estimé que c'était une bonne musique pour vous expliquer. C'est pressant comme une envie de pisser, l'envie de s'expliquer. J'ai le ventre qui fait des losanges, c'est trop psychédélique. Je récapitule. Y a une nana coiffée à l'uranium. Elle rit (et a tendance à occulter le fait que tout le monde ne rit pas de tout, isn't it). C'est moi, coucou. Comme dirait le dingdoom, on dirait que j'ai bouffé un cintre. C'est vrai j'sonne affreusement faux. Mais j'vais pas bien les gars. Et à la fois, je suis terriblement vraie. Phasis, ça veut dire "parole" en grec. Au départ je voulais appeler ce blog "aphasie". Non que le paradoxe ne m'ait pas plu, mais c'était déjà utilisé. Et moi je m'essuie pas avec le papier-cul des autres... ah ! Je m'effraie devant la phrase que je viens d'écrire. Vous avez remarqué, chez moi, cette tendance à être pipi-caca-prout quand ça va pas ? Non, vous n'avez pas remarqué. On m'a installé un programme franchement bizarre, à l'usine. C'est un aspect déroutant de ma personnalité. Cette tendance que j'ai à dédramatiser chaque situation. Où je voulais en venir, déjà ? Ah oui, mon envie de crever. =D

Alors voila. Quatre jours, mon père a un cancer. Neuf ans, rechute. Neuf ans et demi, j'suis victime d'attouchements sexuels. Dix ans, j'me sens sale et décide d'aller me confesser tous les samedi. Déjà, se manifestent les premiers signes de dégoût à l'égard de mon enveloppe charnelle (pour faire simple). Dix ans et demi, mon père meurt après un an à Caremeau. Avoir passé tous mes mercredi après-midi dans un environnement si stérile, au propre (ahah) comme au figuré, a profondément entâchée ma vision de l'être humain. Onze ans, j'me fais taper dessus au collège, pendant que ma mère entre en hopital psychiatrique pour n'en revenir qu'au bras d'un ex-SDF alcoolique. Treize ans, j'écoute des trucs qui font plus de bruit que l'agonie humaine. Quatorze ans, je me mutile, je pique les antidépresseurs de ma mère et tente de me suicider aux somnifères. Caremeau, mon amour. Quinze ans, c'est presque si je prendrais pas la scie à métaux pour me faire du mal tellement la douleur me soulage. Putain, j'ai honte. Mais les gars, faut absolument que vous sachiez ça, parce que "ça" fait partie de moi. Et alors, en janvier 2006 je fais une deuxième tentative de suicide. Je m'ouvre les veines dans mon bain (dans les règles de l'art, s'il vous plait). J'avais tout prévu, absolument tout. L'eau brûlante pour dilater les vaisseaux et l'alcool pour empêcher la coagulation. J'avais tout prévu, tout, sauf une chose : j'voulais pas mourir. C'est balot. Les volutes de sang dans le liquide transparent, les vertiges la matérialisation de la disparition orchestrée. C'est dingue ça, l'image que j'ai gardée de moi, recroquevillée, nue... foetale. Alors rebelotte, pompiers, tagada tsoin tsoin. Et ça me hante. J'arrête pas de cogiter à propos de tout ça. "Pour se sortir d'une situation compliquée, le mieux c'est de dire : je ne fais qu'exposer les faits", m'a-t-on dit ce matin. Donc j'expose les faits.

Le problème c'est pas ce que j'ai vécu. Je m'en fiche. Quand j'suis peau contre peau, quand je me fous de la gueule à Sarko, quand je mange un donut, quand Mr J. traverse la route en courant... j'ai des tas d'occasions de dire "je m'en fiche". Le problème, c'est pourquoi je ressens ce besoin de me punir ? Pourquoi je me sens si coupable d'être ce que je suis ? Il faut m'aider. Force est de constater que je ne peux pas trouver la réponse toute seule. Pourquoi ce désir obsessionnel de destruction ? 

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Je sent que je vais effacer et reécrire ce commentaire plein de fois, alors je voudrais commencer en m'excusant pour les fautes d'ortographes, car ca fait partie de moi. (:.<br /> Pourquoi ce besoin de se détruire, paradoxal, mais pour se sentir vivant, pour resentir une souffrance physique, pour exprimer cette souffrance psychique que tu n'arives pas a exprimer, mais vue que tu es intelligente je pese que tu sais déjà tout ça. Mais si il faut te le reécrire des milliards de fois, je le ferais, jusqu'a aussi que mes doigts ne ressembles qu'a des ampoules ampulantes sur un feuille noircis de maux.<br /> Tu n'as pas eu un passé facile, c'est pas ce que l'on appelle un jolie conte de fée, mais c'est ton conte et je ne crois pas que tu t'en fiches tant que ca, le passé ca hante le futur, ca viens se greffer dessus à chaques instants. C'est une de ces sales vermines que l'on essaie tous d'oublier. (Verlaine.) tu es grise et je trouve ca beau, l'orsqu'on est grisé par le temps, ni noir ni blanc, c'est siplement qu'on s'attache a savoir, que l'on veut des réponce, et même si je ne suis aps là pour t'en donner, on essai, et j'ai peur, oui, j'ai franchement peur que ce commentaire te fasse mal, je ne sait pas pourquoi, mais j'ai peur, oui, peur pour toi, tu es franchement une personne à qui je tient vraiment, et parfois, je regrette de ne pas passer plus de temps à parler avec toi. Simplement parler. ( ce n'est pas si simple, mais je pense que les mots eux, le sont trop). j'ai envie d'éclater la tronche à ce monde pour que tu arrete de le faire, pour que tu arrete de souffrir, mais ce n'est pas possible, on s'en veux, on se déteste, on ne voudrais plus jamais se croiser, plus jamais s'apercevoir, et encore moins voir notre reflet dans une glace toute buéiffiée, car là on crois voir ce que l'on est, mais ce n'est pas l'image que les autre en ont, ca détruit... je suis désolé, je je ne crois pas arriver en un commentaire, a pouvoir, je ne sais pas. En tout cas, même si c'est un petit bateau qui vas sur l'eau au grès du vent, sache que je suis là, et que j'aimerais t'aider. Je, je suis désolé.
L
Tu m'avais déjà parlé de la plupart des "évènements" que tu cites ici, mais j'avoue que même si je suis à peu près au courant, de les voir écrits noir sur blanc sous mes yeux... ça fait pas le même effet. A chaque fois je sais vraiment pas quoi te dire, et jme sens nulle par rapport à ça, mais on s'en fiche, c'est pas de moi qu'il s'agit :/ J'aimerai bien trouver les mots qu'il faut pour t'aider, ou au moins te remonter le moral, te faire sourire pour de vrai (=]) mais j'ai toujours peur que ça te blesse plus qu'autre chose. Mais c'est pas pour autant que je ne prête pas attention à ce que tu as vécu et à ce que tu vis en ce moment... Des fois honnêtement tu m'impressionne ^^ Donc voilà même si je sais que c'est pas moi qui vais te montrer où il faut aller, que c'est pas la petite Ludivine qui va trouver des solutions à tout ^^ Jveux quand même que tu saches que ben yésouis là, je risque pas de te claquer la porte au nez hein jpense que tu le sais ^^ donc voila si tu veux parler, ou juste tchanger les idées bah je suis ouverte à toute proposition =P<br /> Bon bah voilà... Passe une bonne soirée avec Raph =) et jte dis à demain. Gros bisous =)
Publicité