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Aphasie.

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12 juin 2009

Eh non, je ne suis pas un paladin d'alignement loyal-bon niveau 79.

"L'enfer c'est les autres." Jean-Paul Sartre.
"Le paradis c'est les autres." Soeur Emmanuelle.

J'en ai marre des conflits inutiles les gars. Sérieusement, j'en peux plus là. Entre ceux avec qui il faut prendre des pincettes, ceux qu'il faut éviter pour ne pas en blesser d'autres, ceux qui veulent toujours des explications écrites et signées du moindre geste, ceux qui déploient un réseau de surveillance, ceux qui font exprès de ne pas comprendre. Je ne m'appelle pas WonderWoman, et je fais des erreurs. Je fais des ERREURS. Il m'arrive de ne pas savoir quoi dire (oui, moi, suppôt de satan), de ne pas dire ce qu'il faut, et pire, d'agir sans réfléchir. Parce que je ne suis pas une calculatrice, je mets parfois les pieds dans la soupière et ça éclabousse les invités. Ouais. Je veux bien qu'on me reproche une montagne de choses, mais pas qu'on m'accuse d'avoir voulu faire du mal à qui que ce soit. Les gens que je n'apprécie pas, je ne les attaque pas, je les ignore. Et je n'aime pas les conflits, de quelque nature qu'ils soient. Ce n'est pas parce que le monde est violent qu'il faut s'en prendre aux autres, les amis. Je ne suis pas non plus Gandhi, ni Martin Luther King. Je ne vous ferai pas changer d'avis. Mais je garderai le mien, parce qu'il respecte mon idée de la justice. Mon idéal serait de vivre humblement, en harmonie avec la nature et en paix avec les êtres. Vous comprenez ? Est-ce que vous sentez ma frustration de vivre dans CE monde là ?! Je me bats comme je peux pour défendre les valeurs que je partage, et ça me blesse profondément quand on m'accuse de ne pas m'y tenir. Respect. Innocence. Courage. Nous avons tous des épreuves à affronter. Il y a toujours une part du chemin qui est plus escarpée que les autres. Et c'est dur, surtout quand on a déjà des cailloux dans les chaussures. Pour vous je voudrais être là, quelque part dans les hautes herbes, au détour de la route quand elle devient difficile. Je crois de toutes mes forces que l'être humain doit puiser en lui la sagesse nécessaire pour dépasser sa misérable condition de bête de meute. Et je m'accroche à l'idée que nous sommes bien moins forts que nous le pensons, mais que nous ne sommes pas si faibles que nous le croyons. "Je ne veux pas mourir dans ce monde, ce monde n'est pas le mien" disait récemment Claude Lévi-Strauss. Effectivement, ce monde n'est pas le sien, ni le mien. C'est le notre. Et c'est pour cela que je conçois la vie comme un partage permanent. Quel temps perdu à se détruire, alors que nous pourions tant nous apporter les uns aux autres ! C'est cela l'intelligence, je crois, c'est considérer la richesse de l'autre et cultiver la sienne.

Je rêve du jour où je me lèverai libre, quand il n'y aura plus de murs pour arrêter nos regards. Plus d'artifices pour falsifier nos expressions. Juste quelques mots et l'harmonie. Parce que je ne veux pas croire au déclin. Il faut se relever, s'ouvrir et (s')inspirer. Et tout ça commence par toi, par moi. Par l'individu.

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30 septembre 2008

Je balance tout.

Ecoutez les gars, faut vraiment que j'vous parle de moi. De ce qui va pas chez moi, I mean. Je parle franglais, c'est franglement franchement la classe. J'ai l'âge où il faut avoir la classe, sinon t'es rien. J'ai 17 ans. Evidemment, j'ai une maman qui dit trop souvent non, des profs trop exigeants, une petite soeur qui fait chier sa race le couteau à beurre. Evidemment. On a tous ce genre de chewing-gums collés au cul. Mais on aime bien le chewing-gum quand même. J'ai tendance à me trouver grosse, moche, pouet. Et j'aime bien me mettre les doigts dans le nez ou m'arracher les cheveux quand je suis stressée. Une fille désespérément normale. J'ai des potes. Un pote c'est marrant, ça s'écrit comme un "pot" avec un "e" (un euh d'hésitation). Les potes sont des grands pots de fleurs qu'il faut entretenir, en somme. Ce tas de mots/maux est un désherbage. Un besoin pressant de se déballer devant un mur, de se mettre à poil dans la rue et de courir se jeter contre une vitrine. Je vais pas bien les gars. J'voudrais pas bousculer votre terreau, mais j'ai une tendance récurrante à l'autolyse. Comme l'a dit quelqu'un que j'aime, "j'ai besoin d'une thérapie bloguienne". J'ai besoin de parler à personne, de monologuer face à un miroir sans tain. Sorte de narcissisme. Mais comment j'dois dire ça ? Comment ça s'(d)écrit ? J'me sens coupable tout le temps. J'vais parler avec des mots simples les enfants. Y m'reste plus que ça : la simplicité. J'vais vous faire un dessin au feutre noir, comme dans le cabinet du psy quand t'as 10 ans. Pis j'vais écraser la mine contre le bureau, et appuyer très fort, jusuqu'à me briser les phalanges. Je vais gribouiller ce que j'ai dedans, ça pue du slip dans ma tête. C'était l'introduction.

Là j'écoute Tool, j'ai estimé que c'était une bonne musique pour vous expliquer. C'est pressant comme une envie de pisser, l'envie de s'expliquer. J'ai le ventre qui fait des losanges, c'est trop psychédélique. Je récapitule. Y a une nana coiffée à l'uranium. Elle rit (et a tendance à occulter le fait que tout le monde ne rit pas de tout, isn't it). C'est moi, coucou. Comme dirait le dingdoom, on dirait que j'ai bouffé un cintre. C'est vrai j'sonne affreusement faux. Mais j'vais pas bien les gars. Et à la fois, je suis terriblement vraie. Phasis, ça veut dire "parole" en grec. Au départ je voulais appeler ce blog "aphasie". Non que le paradoxe ne m'ait pas plu, mais c'était déjà utilisé. Et moi je m'essuie pas avec le papier-cul des autres... ah ! Je m'effraie devant la phrase que je viens d'écrire. Vous avez remarqué, chez moi, cette tendance à être pipi-caca-prout quand ça va pas ? Non, vous n'avez pas remarqué. On m'a installé un programme franchement bizarre, à l'usine. C'est un aspect déroutant de ma personnalité. Cette tendance que j'ai à dédramatiser chaque situation. Où je voulais en venir, déjà ? Ah oui, mon envie de crever. =D

Alors voila. Quatre jours, mon père a un cancer. Neuf ans, rechute. Neuf ans et demi, j'suis victime d'attouchements sexuels. Dix ans, j'me sens sale et décide d'aller me confesser tous les samedi. Déjà, se manifestent les premiers signes de dégoût à l'égard de mon enveloppe charnelle (pour faire simple). Dix ans et demi, mon père meurt après un an à Caremeau. Avoir passé tous mes mercredi après-midi dans un environnement si stérile, au propre (ahah) comme au figuré, a profondément entâchée ma vision de l'être humain. Onze ans, j'me fais taper dessus au collège, pendant que ma mère entre en hopital psychiatrique pour n'en revenir qu'au bras d'un ex-SDF alcoolique. Treize ans, j'écoute des trucs qui font plus de bruit que l'agonie humaine. Quatorze ans, je me mutile, je pique les antidépresseurs de ma mère et tente de me suicider aux somnifères. Caremeau, mon amour. Quinze ans, c'est presque si je prendrais pas la scie à métaux pour me faire du mal tellement la douleur me soulage. Putain, j'ai honte. Mais les gars, faut absolument que vous sachiez ça, parce que "ça" fait partie de moi. Et alors, en janvier 2006 je fais une deuxième tentative de suicide. Je m'ouvre les veines dans mon bain (dans les règles de l'art, s'il vous plait). J'avais tout prévu, absolument tout. L'eau brûlante pour dilater les vaisseaux et l'alcool pour empêcher la coagulation. J'avais tout prévu, tout, sauf une chose : j'voulais pas mourir. C'est balot. Les volutes de sang dans le liquide transparent, les vertiges la matérialisation de la disparition orchestrée. C'est dingue ça, l'image que j'ai gardée de moi, recroquevillée, nue... foetale. Alors rebelotte, pompiers, tagada tsoin tsoin. Et ça me hante. J'arrête pas de cogiter à propos de tout ça. "Pour se sortir d'une situation compliquée, le mieux c'est de dire : je ne fais qu'exposer les faits", m'a-t-on dit ce matin. Donc j'expose les faits.

Le problème c'est pas ce que j'ai vécu. Je m'en fiche. Quand j'suis peau contre peau, quand je me fous de la gueule à Sarko, quand je mange un donut, quand Mr J. traverse la route en courant... j'ai des tas d'occasions de dire "je m'en fiche". Le problème, c'est pourquoi je ressens ce besoin de me punir ? Pourquoi je me sens si coupable d'être ce que je suis ? Il faut m'aider. Force est de constater que je ne peux pas trouver la réponse toute seule. Pourquoi ce désir obsessionnel de destruction ? 

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